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Une tache de vin et les piercings

Vous êtes responsable d'un recrutement pour un restaurant qui cherche un-e serveur-se. Une femme expérimentée se présente, son CV est conforme à vos exigences mais vous êtes surpris-e en la découvrant qu'elle a avec une tache de vin sur son front. Vous hésitez dès lors à l'engager craignant que la clientèle ne soit mal à l'aise. Par ailleurs, un homme tout aussi expérimenté, se présente avec des piercings dans les oreilles et dans le nez. Vous décidez de ne pas les engager et de poursuivre votre recrutement.

Avis juridique

Si vous refusez la candidate en raison de sa tache de vin , vous discriminez cette personne pour une caractéristique physique. Or la loi protège ce motif. Il s'agit d'une caractéristique innée, indépendante de la volonté de la personne. Le même raisonnement s'applique pour la taille d'une personne, les cicatrices causées par des brûlures, des mutilations, etc. Ecarter un candidat sur base de ce motif est une discrimination directe. Dans cette situation, il semble qu’ aucune justification objective ne soit acceptable : la personne n'a pas de déficience et son fonctionnement n'est pas entravé.

Les justifications objectives et raisonnables

Par contre, les tatouages, les piercings, certaines coiffures ou autres apparences choisies ne sont pas considérées comme des caractéristiques physiques protégées par la loi. Par exemple, un piercing n'est pas une caractéristique physique : c'est un objet extérieur qui peut être enlevé selon la volonté de la personne. Dans ce cas, le refus de ce candidat ne sera pas considéré comme une discrimination. Pour plus d'informations à ce sujet, veuillez consulter la situation Piercings et tatouages

Avis au manager

Une travailleuse qui remplit une fonction auprès du public est surtout appréciée pour ses qualités relationnelles. L'apparence d'une personne doit être dépassée, c'est son fonctionnement avec la clientèle et l'équipe qui s'avère essentiel.

Votre décision doit être guidée par le profil défini et les compétences exigées pour la fonction à pourvoir. De plus, les craintes ou stéréotypes de la clientèle ne constituent en rien une justification raisonnable et objective. Lisez-en plus à ce sujet sur le site de Unia.

Par contre pour les piercings, un dialogue avec le candidat peut aboutir sur un accord (les enlever au travail), surtout si la fonction comporte des risques sanitaires (un piercing dans une casserole en cuisine, par exemple) ou de sécurité (un pendentif accroché à une machine).

© Unia • Centre interfédéral pour l’égalité des chances • www.ediv.be