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Maladie chronique chez un chauffeur de camions

Cela fait 3 ans que Lucas travaille sous contrat indéterminé comme chauffeur de camions pour une entreprise. Son employeur lui demande aujourd'hui d'effectuer les services du soir en plus de ceux du matin. Mais Lucas souffre d'une maladie chronique, le restless leg syndrom, qui l'oblige à prendre de la médication entre 15h et 16h. Ces médicaments ont pour effet de l’assoupir et de réduire sa concentration. Il ne peut donc pas conduire le soir pour une question de sécurité.
 
Le médecin du travail confirme ceci et lui impose les shifts du matin. Suite à cette évaluation médicale, l'employeur de Lucas décide de le licencier car: "ne convient plus à notre organisation où les chauffeurs  travaillent en alternance entre des services du soir et du matin- or Monsieur est limité à travailler uniquement dans l'équipe du matin".

Avis juridique

Le restless leg syndrom est une maladie chronique de longue durée. Elle a un impact négatif durable sur les capacités de travail de Lucas et peut donc être considérée comme un handicap, comme le stipule la Convention des Nations Unies relative au droit des personnes handicapées. Vous devez donc rechercher des aménagements raisonnables pour Lucas avant d'envisager son licenciement. Ce schéma peut vous aider. 
 
Lucas demande une adaptation des règles: pouvoir continuer à faire uniquement les shifts du matin. C’est ce qu’il fait depuis 3 ans déjà, ce qui met à mal l’argument selon lequel l’entreprise travaille avec des shifts en rotation. L’aménagement est raisonnable vu que cela a été possible du point de vue organisationnel pendant 3 ans et qu’il n’implique pas de coûts supplémentaires.

Avis au manager

En tant que manager, vous êtes garant-e de l'organisation du travail. Peut-être est-il possible de mainternir des équipes du matin et des équipes du soir. Ceci répondrait au besoin de Lucas, tout en bénéficiant au reste de l'équipe qui pourra mieux concilier vie privé et vie professionnelle. 
 
Si cela n'est pas possible, la loi vous oblige à faire une exception pour Lucas sur base de son handicap. Vous devez alors communiquer cette mesure aux collègues comme un droit, et non comme un privilège. Moyennant l'accord de Lucas, et de préférence en sa présence, vous pouvez informer davantage les collègues sur son handicap pour qu'il soit mieux compris.
 
Pour des conseils en matière d'inclusion professionnelle des personnes avec un handicap, n'hésitez pas à consulter le catalogue de formations proposées par l'AVIQ

© Unia • Centre interfédéral pour l’égalité des chances • www.ediv.be